
Jazz on my mind
Par Samuel Nja kwa
Jamais un photographe africain n'a consacré son œuvre principale au Jazz. Enfant du jazz, Samuel Nja Kwa est un auteur unique en son genre.
Né à Paris de parents camerounais, il se passionne pour cette musique depuis sa tendre enfance. Il fait danser ses sujets au gré de son imagination dont la sève puise dans le jazz, les musiques et les traditions africaines, la plastique de l'univers. Sa démarche est celle d'un messager portant à travers ses images un sens et une esthétique qu'il souhaite révéler aux autres. L'intime.
C'est à l'âge de quinze ans qu'il développe un intérêt particulier pour le monde qui l'entoure, l'humanité qui le peuple et les symboles omniprésents qui créent un pont entre eux. Après ses études en Sciences politiques à l'université du Québec à Montréal, son projet professionnel deviendra une évidence. Reportages et portraits. L'engagement de Samuel dans son métier complète son œil exigeant. Sa quête de liberté et sa grande sensibilité font de lui un photographe exceptionnel.
Lorsque Route du Jazz, Éditions Duta, est publié par le photographe en 2014, il est plébiscité par la presse au point de devenir une œuvre majeure dans le monde du jazz. A travers des portraits en Noir & Blanc, le photographe donne la parole aux jazzmen et jazzwomen qui mettent en avant leur africanité. La sortie de ce beau-livre accompagne une exposition photographique en Afrique et en Europe : Abidjan, Durban, Johannesburg, Bamako, Saint- Louis, Dakar, Marseille, Bruxelles, Tourcoing, Tournai.

Jazz On my Mind, Éditions Duta, 2021
L'idée de ce second livre n'est pas banale. Le photographe raconte. « Étant photographe indépendant et journaliste, comme de nombreuses personnes confinées dès le mois de mars 2020, je me suis retrouvé sans grand-chose à faire et un peu désemparé au début de la pandémie de la COVID-19. Mes déplacements, mes expositions photographiques, tout était annulé. Alors, j'en ai profité pour faire l'état des lieux de mon travail, je me suis plongé dans mes archives photographiques et j'ai fait appel à ma mémoire. J'ai redécouvert certaines images, je me suis mis à les classer chronologiquement. Au fil des jours, je me suis rendu compte que ces images racontent ma propre histoire, ma relation avec le jazz. » Ainsi est née l'idée d'en faire une œuvre. Il poursuit. « Le titre de ce projet m'est venu en écoutant la chanson Soul Shadows du pianiste afro-américain Joe Sample du groupe The Crusaders ».